Page précédente Page suivante 7. L'expérimentation
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Fere
Ch. Féré

Laboratoire
Laboratoire

Empreintes
Empreintes

Audition
Les élèves

Après avoir lu La musique et la psychophysiologie (1896), dans lequel Marie Jaëll utilise ses propres ouvrages scientifiques, l'éminent physiologiste Charles Féré, médecin-chef à l'Hôpital Kremlin-Bicêtre à Paris, lui propose sa collaboration. Marie bénéficie ainsi, de 1897 à 1907, année de la mort de Féré, de la compétence d'un ami et du laboratoire d'un spécialiste.

« De 1897 à 1907, je n'ai pas travaillé seule, le Docteur Féré me communiquait toutes ses recherches comme je lui communiquais les miennes. C'est au 14, rue de Tournon, qu'il m'a fait faire les empreintes répétées d'un même accord. Il a comparé entre eux les touchers effectués par chaque doigt et m'a dit : ils sont pareils, donc c'est concluant. J'ai continué la besogne avec un intérêt acharné, qui m'a fait trouver ce que vous savez...

« J'ai cherché les mouvements justes et par ces mouvements, j'ai trouvé l'harmonie du toucher, la mémoire musicale, le perfectionnement de l'oreille, toutes les facultés qui semblent sommeiller en chacun de nous. Ces mouvements ont sans cesse été contrôlés expérimentalement au laboratoire du Dr. Féré à Bicêtre. Poursuivies à travers une dizaine d'années, ces expériences chronométriques ont établi le fait imprévu que les mouvements des doigts automatisés subissent des retards qui font ressembler certains pianistes à des arriérés, à des faibles d'esprit - tandis qu'au contraire, le mouvement pensé, le mouvement juste, accélère, à mesure qu'il se perfectionne, les temps de réaction de manière à permettre à mes élèves, de répondre au signal du chronomètre avec une précision acquise seulement par de fortes intelligences ».

Citation empruntée à H. KIENER, Marie Jaëll, Problèmes d'esthétique et de pédagogie musicales, Paris, 1952, p. 72 n. 1.

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